Blockchain : Quel langage choisir pour écrire ses Smart Contracts ?
Pour le grand public et nombre d’informaticiens, la cryptomonnaie reste méconnue, si ce n’est au travers du terme générique « bitcoin ». Pourtant, la monnaie numérique se répand dans nombre d’activités à travers le monde. Les échanges financiers se réalisent sur un réseau de stockage totalement décentralisé, la blockchain. Les transactions y sont sécurisées par un protocole informatique spécifique dit de « contrats intelligents ». Dans ce dossier, nous allons nous pencher vers leur conception et déterminer quel langage choisir pour écrire ses smart contracts.
- Retour sur la blockchain et définition des smarts contracts
- Le langage Solidity : pionnier et populaire sur blockchain Ethereum VM
- Le langage Vyper : l’atout sécurité pour créer des smart contracts accessibles
- Le langage Rust : performance maximale pour développeur confirmé
- Le langage Go : l’écriture smart contracts simple et efficace
Retour sur la blockchain et définition des smarts contracts
Pour comprendre la notion de contrats intelligents, il faut revenir sur la blockchain. Il s’agit d’un registre distribué, d’une sorte de base de données mondiale sans serveur central. Les informations sont réparties entre des nœuds, des ordinateurs communiquant par Internet. Les transactions sont structurées en blocs, cryptés et reliés de façon invariable. Ce chaînage permet de reconstituer les données, à partir d’une clé de décryptage. Immuable, sécurisée et universelle, la blockchain caractérise son usage premier : la cryptomonnaie. Le bitcoin bénéficie, dès 2009, de la traçabilité et de la confidentialité des opérations. Six années plus tard, la blockchain Ethereum apparaît, accompagnée du concept de contrat intelligent.
Le smart contractEthereum est un programme auto-exécutable dans la blockchain. Il mémorise une transaction entre deux intermédiaires, typiquement un achat, sans autre validation que celles inscrites dans son code. Lorsque les conditions d’application sont réunies, le logiciel déclenche les interactions convenues, comme un transfert de propriété. Le processus automatisé profite de l’immuabilité de la blockchain. En contrepartie, aucune erreur ou faille de sécurité ne peut être corrigée après écriture. Le nombre de blockchains et d’usages se multipliant, le développement de smart contracts devient crucial pour de nombreuses entités, privées ou publiques, d’où l’importance d’un choix réfléchi du langage adapté à leur contexte.
Le langage Solidity : pionnier et populaire sur blockchain Ethereum VM
Solidity est le langage directement associé à Ethereum. Il a été créé spécifiquement pour la programmation de smart contracts sur les blockchains qui utilisent le moteur virtuel EVM (Ethereum Virtual Machine), comme Polygon, Polkadot ou Binance. Précurseur, ce langage est le plus largement répandu dans les activités de la finance décentralisées (DeFi), du financement participatif (DAO), des assurances, du retail et même les Arts dématérialisés, avec les fameux NFT (Non-Fungible Tokens). Sa syntaxe est relativement proche de JavaScript, ce qui en facilite l’apprentissage pour les développeurs front-end expérimentés. Il bénéficie également d’une très vaste bibliothèque de ressources et de documentations, alimentée par une communauté d’utilisateurs actifs tout autour du globe.
Le langage Vyper : l’atout sécurité pour créer des smart contracts accessibles
Le langage Vyper a lui aussi été développé spécifiquement pour Ethereum, notamment pour compléter le volet sécurité des smart contracts, sujet à caution du côté de Solidity. C'est un langage de haut niveau, plus facile à interpréter par le néophyte : une caractéristique remarquable compte tenu de son degré de protection. Cette lisibilité, tirée de Python dont il découle, s’obtient au détriment de certaines limitations. Moins optimisé et par conséquent moins performant, il manque également à Vyper quelques fonctions avancées, comme les boucles complexes ou les tableaux dynamiques. Malgré ces lacunes, Vyper progresse dans les mêmes secteurs d’activité que Solidity et sur les mêmes blockchains dérivées de l’EVM, avec ses propres atouts : simplicité et sécurité.
Le langage Rust : performance maximale pour développeur confirmé
Rust n’est pas spécifique à la blockchain. Il a été conçu pour être ultra performant et gérer efficacement les ressources, notamment la mémoire et le stockage. Il s’agit d’un langage structuré avec un fort typage des données. Ces caractéristiques réduisent les risques de vulnérabilités et d’erreurs, au prix d’une certaine difficulté d’apprentissage. Rust est considéré comme l’un des outils de développement les plus sûrs au monde, ce qui l’a inscrit au club des langages smart contracts. De ses origines généralistes, il hérite d’une polyvalence bénéfique en environnement hétérogène. Il constitue un choix solide pour parfaitement sécuriser les contrats intelligents sur différentes blockchains : Solana ou Near pour la performance, Polkadot pour l’interopérabilité.
Le langage Go : l’écriture smart contracts simple et efficace
Pour terminer, évoquons le langage Go. Développé par Google en 2007, il apparaît bien avant les smart contracts Ethereum. S’il est utilisé pour les transactions dans les chaînes de blocs, c’est pour sa grande simplicité d’apprentissage, tirée du langage C. Open source comme les précédents, Go produit un code compact et rapide. Il manie avec efficacité la parallélisation de tâches et s’entend très bien avec d’autres langages. Toute médaille ayant son revers, Go souffre d’une moindre popularité dans l’univers blockchain et de limitations pour des applications avancées. Ce bilan suffit à lui donner une jolie place d’outsider, notamment pour concevoir les smart contracts Hyperledger Fabrics, une chaîne très courante dans le secteur médical.