
Le hacking n’est plus une menace abstraite : en France, le coût moyen d’une violation de données atteint 3,59 millions d’euros en 2025 (IBM). Et dans 27 % des cas, ces attaques touchent des systèmes hybrides (cloud, prestataires, API), bien au-delà du périmètre classique des entreprises.Aujourd’hui, le système d’information est au cœur de l’outil de production des entreprises. Cette dépendance en fait une cible prioritaire pour les hackers, capables de bloquer une activité entière en quelques heures. Dans ce contexte, la Sécurité des systèmes d’information (SSI) devient un enjeu business, pas seulement un sujet technique.Malheureusement, il faut en moyenne 213 jours pour identifier une intrusion et 71 jours pour la contenir. Autrement dit, la plupart des entreprises découvrent l’attaque quand le mal est déjà fait.La plupart des attaques reposent sur des erreurs évitables : un mot de passe trop simple, un logiciel non mis à jour, un employé mal (in)formé. Comprendre comment les hackers opèrent, identifier les failles d’un système et adopter les bons réflexes sont aujourd’hui des compétences indispensables pour toute entreprise. Cet article vous aide à comprendre comment les menaces évoluent, quelles en sont les conséquences et comment s’en prémunir efficacement.
Sommaire
- Points-clés à retenir
- Qu’est-ce que le hacking ?
- Quels sont les différents types de menaces dans les systèmes d’information ?
- Quelles sont les conséquences d'une cyberattaque sur un SI ?
- Comment se protéger du hacking en entreprise ?
- Se à la cybersécurité pour mieux se défendre contre le hacking
- FAQ autour du hacking
Points-clés à retenir
- Le hacking regroupe à la fois des pratiques éthiques (pentest) et malveillantes, et touche désormais toutes les entreprises, quel que soit leur secteur ou leur taille.
- Les menaces informatiques sont multiples : ransomwares, failles humaines, attaques DDoS, espionnage numérique, deepfakes ou compromissions cloud — autant de vecteurs capables de paralyser une organisation entière.
- Les conséquences d’une cyberattaque dépassent la simple panne : pertes financières, atteinte à la réputation, responsabilités juridiques, stress des équipes et parfois atteinte à la souveraineté nationale.
- Se protéger du hacking repose sur des fondamentaux : mises à jour régulières, MFA, sauvegardes testées, supervision continue, formation et plan de crise clair.
- La formation et la culture de la cybersécurité restent la meilleure défense : comprendre comment les pirates agissent, c’est déjà renforcer sa résilience face à eux
Qu’est-ce que le hacking ?
Le hacking est l’ensemble des techniques permettant d'exploiter les possibilités, failles et vulnérabilités d'un système informatique pour comprendre, tester ou exploiter son fonctionnement.
Aujourd’hui, le hacking se décline en deux formes :
- le hacking éthique (ou « pentest »), utilisé pour renforcer la cybersécurité ;
- le hacking malveillant, dont le but est d’exploiter les failles pour voler, saboter ou espionner une entreprise.
Quels sont les différents types de menaces dans les systèmes d’information ?
Les ransomwares ou rançongiciels
Un ransomware est un logiciel malveillant qui crypte les données d’une entreprise et exige une rançon pour les déverrouiller. Il sert à extorquer des fonds en bloquant son activité. Cette menace informatique peut paralyser totalement un système d’information et provoquer d’importantes pertes financières et réputationnelles.
D’après FranceNum, voici les mécanismes les plus utilisés par les hackers pour s’introduire dans le système d’information des TPME :
- 30% via une campagne d’hameçonnage (ou phising), via un e-mail ou un SMS incitant le destinataire à cliquer sur un lien corrompu) pour récupérer des mots de passe et des noms d’utilisateurs ou introduire un code malveillant ;
- 23% par une attaque en force brute en testant toutes les combinaisons possibles avec un logiciel. Avec l’automatisation via des bots ou des scripts, ils peuvent effectuer cette opération à grande échelle ;
- 20% par une usurpation de compte en se faisant passer par des utilisateurs autorisés ;
- 20% en exploitant une faille de sécurité, souvent dans le cas d’un programme qui n’a pas été mis à jour à temps. En moyenne, il ne faut que 12 jours après la publication d’une faille critique pour qu’elle soit exploitée.
Exploiter les failles humaines est la porte préférée des hackers, car aucun logiciel ne pourra totalement corriger une erreur humaine. En effet, 60% des violations de données analysées en 2025 mettent en cause le facteur humain (source : Verizon).
Le hacking via un partenaire ou un fournisseur
Aussi appelé attaque de la chaîne d’approvisionnement, ce type de piratage vise les prestataires disposant d’accès privilégiés. En compromettant un maillon faible, les pirates peuvent infiltrer tout un ensemble d’entreprise en lien les unes avec les autres.
Les attaques par déni de service (DDoS)
Une attaque DDoS consiste à inonder un serveur de requêtes jusqu’à le rendre inaccessible. Elle vise souvent à bloquer un service en ligne ou détourner l’attention pendant une intrusion plus discrète.
En février 2024, un groupe turc a revendiqué une attaque DDOS sur La Poste et le Crédit Agricole. Les deux sites Internet sont ainsi restés inaccessibles durant toute la matinée du 6 février.
Les attaques par point d’eau (watering hole)
Les pirates infectent un site web légitime fréquemment consulté par la cible (ex : partenaires, clients, employés). Les visiteurs téléchargent alors à leur insu un logiciel malveillant (ou malware). Cette approche est redoutable, car elle exploite notre confiance dans des plateformes connues, et peut parfois être difficile à être détectée.
L’espionnage numérique et les attaques persistantes (APT)
Les APT (Advanced Persistent Threats) sont des attaques furtives, menées sur plusieurs mois, visant à collecter des données sensibles sans se faire détecter. Ces opérations sont souvent attribuées à des États ou groupes organisés.
La manipulation ou la corruption de données
Certains cybercriminels ne volent pas les données, mais les altèrent. Les pirates altèrent des bases de données, des rapports, des factures ou des logiciels pour perturber la prise de décision stratégique. Ce type d’attaques détruit la fiabilité des systèmes d’information sans forcément interrompre leur fonctionnement.
La défiguration et le sabotage numérique
La défiguration consiste à modifier l’apparence d’un site pour diffuser un message idéologique ou politique. Le sabotage, lui, vise à détruire des infrastructures numériques. Ces attaques portent atteinte à l’image de marque et peuvent entraîner l’arrêt complet d’activités industrielles ou administratives.
Les compromissions cloud et API non sécurisées
La migration massive vers le cloud expose de nouvelles surfaces d’attaque. Les erreurs de configuration dans le cloud ou les API exposées permettent aux pirates d’accéder à des données sensibles stockées en ligne. Plus la transformation numérique progresse en France, plus cette menace croît : ne simple clé d’accès mal protégée peut compromettre des milliers de fichiers.
Les deepfakes et usurpations d’identité numérique à l’aide de l’IA
Les deepfakes utilisent l’intelligence artificielle pour imiter la voix ou le visage d’un individu, souvent un dirigeant ou un cadre important, pour tromper les collaborateurs. C’est la version plus avancée du faux mail du dirigeant. Le réalisme croissant amené par les outils d’IA rend la détection difficile et renforce les risques de fraude interne ou de désinformation.
Quelles sont les conséquences d'une cyberattaque sur un SI ?
Une cyberattaque ne se limite jamais à une simple panne informatique. Elle déclenche un effet domino : pertes financières, paralysie des équipes, atteinte à la réputation et pressions réglementaires. Selon IBM dans le Global Security Mag, le coût moyen mondial d’une violation de données est tombé à 4,44 millions de dollars en 2025, soit la première baisse en cinq ans.
Pertes financières directes et coûts cachés
Rançons, interruption de production, perte de clients ou hausse des primes d’assurance : le coût immédiat d’une cyberattaque peut dépasser le million d’euros pour une PME. À cela s’ajoutent les frais invisibles : honoraires d’experts, communication de crise et reconstruction du système. En 2025, le coût moyen d’une violation de données en France a atteint 3,59 millions d’euros, soit une baisse de près de 7 % par rapport à l’année précédente.
Certaines entreprises ne survivent pas aux cyberattaques. D’après une analyse Bessé/G.P. Goldstein, le risque de défaillance d’une entreprise augmente d’environ 50 % dans les 6 mois qui suivent l’annonce d”une cyberattaque.
Paralysie opérationnelle et dette technique
Une fois infectés, les systèmes d’information deviennent inutilisables. Les sauvegardes peuvent elles-mêmes être chiffrées ou corrompues. La reprise d’activité dure parfois des semaines, mobilisant toutes les équipes IT. En 2022, plusieurs hôpitaux français ont été victimes d’un ransomware. Bien que la menace ait été détectée tôt, certains des systèmes informatiques ont été paralysés pendant plus de 2 mois. Les médecins et infirmiers étaient obligés de se passer de leurs outils et repasser à l’époque du papier et du stylo.
Dommages réputationnels et perte de confiance
La réputation d’une entreprise repose sur la confiance de ses clients, partenaires et investisseurs. Une fuite de données personnelles ou une paralysie de services peut ruiner cette confiance en quelques heures. Restaurer une réputation prend des mois, parfois des années.
En 2017, le groupe Renault a vu sa production suspendue dans plusieurs usines après l’attaque mondiale du ransomware WannaCry. L’incident, largement relayé dans les médias, a illustré à quel point une cyberattaque peut affecter la perception publique d’une marque industrielle pourtant réputée pour sa robustesse.
Responsabilités juridiques et réglementaires
Le RGPD (Règlement général sur la protection des données), prévoit que, en cas de manquement grave à la protection des données personnelles, les autorités de contrôle peuvent infliger des amendes administratives pouvant aller jusqu’à 4 % du chiffre d’affaires mondial annuel de l’entreprise (ou 20 millions d’euros, selon le montant le plus élevé). Si des GAFAM comme Amazon, Meta et Google ont été condamnés par la CNIL, certaines PME ont aussi dû payer des amendes de 20 000 à 500 000€ pour cause de sécurisation suffisantes, prospection commerciale illégale, et non respect des droits des utilisateurs.
Au-delà du préjudice technique et de la réputation entachée, une entreprise doit pouvoir démontrer qu’elle a pris des mesures de sécurité, et qu’elle a réagi de façon proportionnée face au hacking. Au cas contraire, elle peut être tenue responsable devant les autorités compétences : CNIL, ANSSI, etc.
Perte de propriété intellectuelle et d’avantage concurrentiel
Les pirates ne cherchent pas toujours à paralyser une entreprise. Plans techniques, brevets, algorithmes : tout ce qui confère un avantage compétitif peut être copié et revendu à des concurrents. Une perte de propriété intellectuelle compromet directement la capacité d’innovation et la confiance des clients. Par exemple, l’attaque contre Microsft en juillet 2025 a touché plus de 400 systèmes informatiques, dont plusieurs organisations étatiques en Europe, au Moyen-Orient, et aux États-Unis. Les groupes chinois considérés comme responsables du hacking, sont connus pour des faits de vol de propriété intellectuelle et de l’espionnage.
Impact humain et psychologique : la fatigue des équipes en première ligne
Une cyberattaque crée un stress intense. Les équipes techniques souvent parfois travailler jour et nuit pour restaurer les systèmes, pendant que les dirigeants et les équipes marketing gèrent la communication de crise. Ce climat de tension entraîne un épuisement général des collaborateurs, des erreurs liées au stress et à la fatigue et une perte de motivation. La gestion de l’après-crise devient alors autant humaine que technologique.
Crise d’image et perte de contrôle médiatique
Dans une cybercrise, la perception publique compte autant que la sécurité technique. Mal communiquer sur l’incident, et vous risquez d’être la risée des médias. Garder le silence nourrira la suspicion de vos partenaires et de vos clients. Un faux pas et votre entreprise pourrait être considérée comme négligente (vis-à-vis de la sécurité de ses données client), voire malveillante.
Risques systémiques et souveraineté numérique : l’enjeu national
Lorsqu’une entreprise critique (énergie, santé, transport) est visée, l’impact dépasse le cadre privé. Les cyberattaques peuvent fragiliser des pans entiers de l’économie d’un pays et exposer la dépendance aux technologies étrangères.
En 2024, l’ANSSI a alerté sur la montée des risques systémiques : les attaques contre les collectivités et opérateurs d’importance vitale se multiplient.
Chute de la valorisation boursière et défiance des investisseurs
Les marchés sanctionnent rapidement les entreprises mal préparées à une cyberattaque. Après la fuite massive de données d’Equifax, l’action a perdu 35 % de sa valeur en une semaine. La cybersécurité est désormais un indicateur de confiance pour les investisseurs : ne pas la maîtriser, c’est mettre en péril la valeur de l’entreprise.
Comment se protéger du hacking en entreprise ?
Dans 94% des attaque cyber sur une TPE ou une PME, celle-ci conduit l’entreprise à devoir reconstruire partiellement ou totalement son système d’information.Autrement dit, la prévention coûte toujours moins cher que la réparation. Face à des menaces de plus en plus automatisées, la protection repose sur une combinaison de rigueur technique, de vigilance humaine et d’organisation stratégique.
Voici les 7 leviers essentiels à activer pour prévenir une cyberattaque contre votre entreprise :
- Revenir aux fondamentaux de la cybersécurité : Les gestes les plus simples restent les plus efficaces : maintenez les logiciels à jour, appliquez les correctifs de sécurité dès leur publication, désactivez les comptes utilisateurs inactifs et limitez les droits administrateurs.
- Sécuriser les identités et les accès aux logiciels : Mettez en place une authentification multifactorielle (MFA), segmentez les réseaux internes et surveiller les privilèges d’accès permet de freiner la propagation d’une intrusion. Chaque compte doit être rattaché à une personne clairement identifiée et doté du strict nécessaire pour accomplir sa mission.
- Sauvegarder et tester la reprise d’activité : Les sauvegardes de données “offline” sont le meilleur rempart contre le chiffrement des données. Encore faut-il les tester régulièrement : pensez à simuler un scénario de panne complète pour anticiper la reprise réelle après incident.
- Sensibiliser et former les équipes au hacking : L’humain reste la première faille, mais aussi la première défense face aux cyberattaques. Formez les collaborateurs à repérer un mail suspect, à utiliser des mots de passe robustes et à signaler un comportement anormal.
Des programmes comme la formation « Hacking et Sécurité – les fondamentaux » d’ib cegos permettent aux équipes techniques et décisionnelles d’acquérir les bons réflexes face aux attaques.
- Surveiller et détecter en continu : Déployez une supervision centralisée (SIEM), ou un centre opérationnel de sécurité (SOC) pour détecter les anomalies en temps réel. L’objectif est de réduire le temps de détection avant qu’un incident ne soit repéré et contenu.
- Protéger la chaîne de sous-traitance et les prestataires : Une entreprise est aussi solide que le plus faible de ses partenaires. Auditez les prestataires ayant accès au SI, imposez des clauses de sécurité dans les contrats et contrôlez les échanges inter-systèmes afin de mitiger les risques de contamination en chaîne.
- Préparer la gestion de crise et la communication : Un incident mal géré peut coûter plus cher que l’attaque elle-même. Mettre en place un plan de réponse à incident (avec procédures, contacts d’urgence, communication externe) garantit une réaction rapide et cohérente.
Se à la cybersécurité pour mieux se défendre contre le hacking
Aucune entreprise n’est totalement à l’abri du hacking. Mais celles qui anticipent, forment leurs équipes et instaurent une culture de la vigilance limitent drastiquement les risques. Renforcer la cybersécurité de son entreprise permet de protéger ses données, mais aussi sa productivité, sa conformité, sa réputation et de maintenir le lien de confiance avec les clients, les partenaires et les investisseurs.
C’est dans cet esprit que la formation « Hacking et sécurité – Les fondamentaux » d’ib cegos aide les professionnels à comprendre concrètement quelles techniques d’attaque sont utilisées par les hackers en 2025 pour mieux défendre leurs systèmes d’information.
FAQ autour du hacking
Comment les hackers utilisent-ils l’intelligence artificielle en 2025 pour automatiser et améliorer leurs attaques ?
Les cybercriminels exploitent l’IA pour rendre leurs attaques plus rapides, ciblées et crédibles. Elle sert à générer de faux contenus (deepfakes, e-mails de phishing personnalisés) et à automatiser la recherche de failles techniques. L’IA analyse aussi les comportements des défenses pour contourner les antivirus et systèmes de détection classiques.
Quels indicateurs précoces peuvent révéler qu’une entreprise est ciblée avant même qu’une intrusion ne soit confirmée ?
Des anomalies réseau, une hausse soudaine de connexions externes, des tests répétés de mots de passe ou des recherches de sous-domaines sur Internet peuvent trahir une reconnaissance préalable. Ces signaux faibles précèdent souvent une attaque. Leur détection repose sur une surveillance proactive et des outils de corrélation d’événements (SIEM).
Quels sont les impacts financiers et stratégiques à long terme d’une cyberattaque sur la valorisation boursière d’une entreprise ?
Une cyberattaque entraîne en moyenne une baisse moyenne de 1.8 % de la capitalisation boursière (et jusqu’à 15%). Au-delà du choc financier, elle détériore la confiance des investisseurs, renchérit les coûts d’assurance et ralentit les projets de croissance. La perte de données stratégiques ou de propriété intellectuelle peut aussi affaiblir durablement l’avantage concurrentiel.
Comment un pirate peut-il exploiter les objets connectés (IoT) professionnels pour pénétrer dans un système d’information ?
Les objets connectés mal sécurisés (caméras, capteurs, bornes Wi-Fi) servent fréquemment de portes d’entrée invisibles. Un pirate exploite leurs failles logicielles ou mots de passe par défaut pour accéder au réseau interne, puis se déplacer latéralement vers des systèmes critiques. Leur multiplication rend la surface d’attaque quasi illimitée.
Les assurances cyber couvrent-elles réellement tous les coûts et dégâts liés à une cyberattaque, et quelles sont leurs limites ?
Les assurances cyber couvrent généralement les frais de restauration, d’expertise et de communication de crise, mais rarement les pertes indirectes comme la réputation, les amendes RGPD ou la perte de valeur d’innovation. De plus, les clauses d’exclusion sont nombreuses : une négligence de sécurité peut annuler la couverture.