La cybersécurité et la Blockchain
Les clés de la cybersécurité pour la blockchain
Popularisée par la cryptomonnaie, la blockchain se développe rapidement. Le cabinet Markets & Markets estime que les dépenses mondiales dans la blockchain s'élèveront à près de 68 milliards de dollars d’ici 2030 . Répandue dans la finance, la blockchain progresse dans l’industrie, le tertiaire et le secteur public. Elle concernera bientôt 40 millions d’emplois dans le monde , dont des spécialistes de la sécurité. Car dans un tel contexte économique, la sécurité des données revêt une importance capitale. C’est le moment de vous pencher sur les techniques de cryptographie et d’étudier la cybersécurité dans la blockchain.
Blockchain : une structure sécurisée par conception
La structure spécifique de la blockchain, décentralisée et immuable, lui octroie son premier niveau de sécurité. Contrairement aux bases de données traditionnelles, une blockchain est constituée de blocs liés entre eux, chacun contenant un ensemble de transactions. Chaque nouveau bloc est évalué par un réseau de nœuds indépendants via des algorithmes de consensus, tels que le Proof of Work (PoW) ou le Proof of Stake (PoS). Une fois validé, un bloc est ajouté à la chaîne de manière définitive. Cette décentralisation empêche tout acteur unique de contrôler ou de modifier les données sans le consensus du réseau, rendant ainsi les attaques et les falsifications extrêmement difficiles. Le nombre de nœuds participant à la validation des transactions est naturellement plus restreint dans un réseau d’affaires limité par identification que dans un réseau public ouvert, comme Bitcoin. Il s’agit là d’une première grande orientation pour sécuriser votre blockchain, en fonction de vos besoins.
Techniques de cryptographie pour protéger la blockchain
La blockchain utilise des algorithmes de cryptage pour protéger les transactions et les données. La cryptographie vise à protéger les informations en les rendant illisibles pour les personnes non autorisées. Plusieurs méthodes existent, avec des caractéristiques propres :
- La cryptographie symétrique : dans cette technologie, la même clé sert à chiffrer et à déchiffrer les données. Elle est rapide et efficace pour protéger de grands volumes de datas. En contrepartie, ce sésame unique nécessite de sécuriser son partage entre les parties…
- La cryptographie asymétrique : cette fois, on utilise une paire de clés, une clé publique pour chiffrer les données et une clé privée pour les déchiffrer. La méthode est plus sécurisée que la précédente, mais plus lente en raison de la complexité des calculs.
- Les fonctions de hachage : elles transforment les données variables en chaîne cryptée de longueur fixe. Elles contribuent autant à la sécurité blockchain qu’à optimiser les volumes de stockage.
- Le chiffrement par niveau : il combine plusieurs couches de technologies sécurisées pour une cybersécurité complète.
Blockchain Ethereum : un modèle exemplaire de sécurité
En matière de cybersécurité, la blockchain Ethereum apporte, en 2015, un arsenal défensif supérieur à celui du Bitcoin. Ses nouveautés lui permettent un développement rapide pour une grande variété d’applications, dans des secteurs d’activités jusqu’alors frileux. Ethereum introduit les smart contracts, conçus pour valider automatiquement des transactions entre inconnus, sans tiers de confiance. En amont, la blockchain innove par l’adoption de mécanismes de cryptographie avancés :
- AES (Advanced Encryption Standard) : les données Ethereum peuvent être protégées par ce protocole de chiffrement symétrique complémentaire.
- Keccak-256 : sous ce nom barbare se dissimule une fonction de hachage empruntée de l’algorithme SHA-3. Elle est utilisée pour créer des empreintes numériques uniques, afin de garantir l’authenticité et la non-altération des informations.
- ECDSA(Elliptic Curve Digital Signature Algorithm) : cette technologie se base sur de complexes formules géométriques pour calculer une clé privée et une autre publique. Il s’agit d’une méthode cryptographique asymétrique puissante.
La cybersécurité dans les blockchains émergentes
Chaque blockchain possède des propriétés spécifiques en matière de cybersécurité qui leur ont permis de conquérir de nouveaux marchés. Binance Smart Chain et Polygon dérivent étroitement de l'Ethereum et héritent de la cryptographie ECDSA et du hachage des données. Très répandues dans la finance décentralisée et le négoce d’actifs dématérialisés (NFT), ces deux blockchains sont aussi compatibles avec les smart contracts sécurisés Ethereum. Solana mise sur la rapidité de sa technologie exclusive Proof of History (PoH), basée sur l’ordonnancement des opérations dans le temps. Cette blockchain, appréciée dans le développement applicatif, utilise également la cryptographie asymétrique elliptique. Polkadot se distingue en outre par son interopérabilité entre blockchains et par sa grande scalabilité. NEAR est une blockchain très présente dans le commerce électronique grâce à son mécanisme de consensus Nightshade, économique et performant. Enfin Hyperledger Fabric emprunte à Ethereum ses signatures ECDSA et ses fonctions de hachage SHA-256, pour protéger le secteur médical ou les entreprises industrielles, au sein de blockchains privées.
Ce panorama dédié à la cybersécurité et à la blockchain ne recherche pas l’exhaustivité. Il est destiné à vous offrir une vue dégagée sur l’étendue des possibilités de cette technologie de stockage et des enjeux sécuritaires qu’elle soulève. Aujourd’hui ou dans un avenir très proche, votre entité deviendra probablement l’un des maillons d’une blockchain et il est important d’en maîtriser les mécanismes pour enclencher sereinement le mouvement. Les nouvelles formations ib Cegos vous apprendront comment sécuriser la blockchain et vos transactions dématérialisées.