Le rôle des architectures microservices dans le développement logiciel moderne

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L’architecture en microservices ou le nouvel art de diviser les tâches pour favoriser l’agilité du développement

En 2014, lors de son lancement en France, Netflix modifie profondément notre façon de consommer l’audiovisuel. La plateforme de streaming apporte ses films et séries bien sûr, mais aussi une petite révolution dans l’univers du développement informatique : l’architecture microservices. Cette technologie permet au géant américain de servir 200 millions de contenus vidéos mensuellement , dans une qualité irréprochable, y compris le jour de leur sortie. Comment une architecture logicielle autorise-t-elle ces performances ? Quels sont les avantages des microservices sur les anciennes méthodes ? Microservices et développement : duo d’acteurs incontournable dans le monde numérique moderne…

Une architecture monolithique dépassée face aux enjeux applicatifs actuels

Avant Netflix, nous regardions la télévision et développions des applications de type « monolithe ». Dans l’architecture monolithique, un programme unique assure toutes les fonctionnalités d’un traitement, de bout en bout. Il prend en compte toutes les demandes et tous les cas de figure potentiels. C’est un modèle très simple à mettre en œuvre : il se base sur un environnement homogène et est écrit dans un seul langage de programmation. Mais au fil du temps, les corrections d’erreurs et les ajouts de nouveautés alourdissent le code. Les applications deviennent si vastes que leur cartographie globale est impossible. La maîtrise technique s’étiole et les fonctions périmées se multiplient. Une augmentation de charge, périodique ou isolée, entraîne des temps de réponse dégradés, voire des arrêts d’exploitation pénalisants pour les utilisateurs. Le risque associé à une quelconque évolution est si conséquent que l’immobilisme s’instaure ; la compétitivité de l’entité tout entière se fragilise.

Les avantages des microservices dans les environnements cloud computing modernes

D’autres géants du Web, comme Google, Amazon, Uber ou Airbnb, associent microservices et cloud pour révolutionner le développement moderne. S’affranchir des limitations des monolithes tient en un mot : diviser. En la découpant en petits modules fonctionnels indépendants, une application retrouve flexibilité, évolutivité et résilience. Chacun de ces microservices exécute une mission spécifique et communique avec les autres par des API (application programming interface) ; la version 3.0 de l’antique sous-programme et des objets réutilisables des années 80. Côté technique, la gestion en microservices est indissociable de celle des conteneurs. Ces environnements isolés, dans lesquels embarquent les programmes et leurs dépendances, offrent portabilité et adaptation aux variations de charges. La possibilité de moduler le nombre d’instances donne la fameuse scalabilitéqui permet à Netflix d’absorber les pics d’accès à ses contenus. Les microservices sont autonomes et leurs équipes de développement réduites. Chacune est libre de son organisation et de ses choix technologiques. Les délais de production sont plus courts et les mises à jour peuvent être déployées en continu, sans risque pour le reste du système.

Microservices et agilité : éviter la complexification en adoptant des mesures de coordination

Concilier microservices et agilité s’obtient par la mise en place de bonnes pratiques. Les sections applicatives doivent communiquer entre elles de manière fiable, au travers d’API décrites, versionnées et largement publiées. En l’absence de cette discipline documentaire, des incohérences entraînent des latences ou des instabilités. La gestion des configurations et des transactions assure la coordination générale du système et facilite le travail collaboratif. La mise en place d'une intégration et d'une chaîne de livraison continue (CI/CD) permet aux Devops d'automatiser le déploiement des microservices et de garantir que les nouvelles fonctionnalités sont installées sans attente. Du point de vue de l’exploitation, il est important d’instaurer une surveillance des microservices et une journalisation centralisée dans laquelle chaque entité vient écrire ses propres logs afin de favoriser le traçage des flux et la recherche d’erreurs. Des authentifications proportionnelles à la criticité de chaque section renforce la sécurité des microservices. En définitive, cette nouvelle architecture appelle une organisation capable de compenser l’éclatement structurel d’une application monobloc.

Favoriser la maîtrise des outils de développement dédiés à la gestion des microservices

Si les microservices ont gagné leur crédibilité face aux monolithes, c’est en grande partie grâce aux progrès des méthodes, des infrastructures et des outils modernes. Ainsi, le puissant Dockera rendu accessible la technologie agile des conteneurs en environnements virtuels. Ces réceptacles permettent d’isoler un microservice des adhérences liées au matériel et au système d'exploitation. Les applications peuvent être installées et mises à jour en une seule ligne de commande, ou encore transposées d'une infrastructure à une autre. La scalabilité représente la plus forte valeur ajoutée de l’architecture microservices moderne. La plateforme open source Kubernetes se classe au premier rang des orchestrateurs de conteneurs, grâce à ses capacités de gestion de charge et de déploiement continu, au sein des services cloud courants. Pour les développeurs, Quarkus est un framework Java très répandu. Il permet de créer des programmes optimisés pour les architectures cloud natives. 

Les microservices décomposent une application en petites séquences indépendantes et spécialisées. Cette méthode procure une plus grande souplesse, une meilleure résilience et une mise à l’échelle dynamique. Des choix technologiques différents pour chaque fonctionnalité bénéficient aux performances d’ensemble, mais nécessitent une bonne coordination et la maîtrise des outils de programmation en environnement cloud. Nos formations vous aident à identifier le rôle des architectures microservices dans le développement logiciel moderne.